Chose assez rare, lors des votations du jour en Valais, on obtient une majorité de oui dans les urnes, mais le changement de constitution ne passe pas à cause des bulletins blancs. Je profite donc de l'occasion pour faire quelques pourcentages en classe, histoire d'occuper les derniers cours de l'année...


Voilà les résultats de la votation, tels qu’on les trouve sur le site officiel du canton :

Résultats votations 14 juin 2015

On remarque au premier coup d’oeil que pour les deux objets, on a une majorité de oui (50.1 % et 51.7 %). Mais pourquoi donc ne sont-ils pas acceptés ? Voilà la question posée aux élèves ce matin. Les réponses étaient plus ou moins intéressantes, en voici deux :

  • à cause du taux de participation (50,49 % c’est trop peu) : la plus intelligente des réponses, on pourrait effectivement imaginer qu’il faille une certaine participation pour qu’un sujet soit accepté
  • à cause d’une erreur de calcul : non, la confiance dans les données officielles des votations n’est pas à remettre en cause, heureusement

À vos calculettes !

Pour savoir si l’objet est accepté, il faut calculer le pourcentage non pas par rapport aux bulletins valables, mais par rapport aux bulletins entrés moins les nuls, ou autrement dit par rapport aux bulletins valables auxquels on ajouter les bulletins blancs.

Premier objet :

Oui4837346.2
Non4811546
Blancs81717.8
Total104659100

Les taux de oui et de non sont totalement différents de la capture précédente, et aucun des deux n’atteint la majorité absolue. L’objet soumis à la votation populaire est donc rejeté par les indécis.

C’est l’occasion pour moi, en classe, de rappeler l’importance du total de référence pour les pourcentages. C’est généralement la grande difficulté des exercices proposés aux élèves : où est le 100 dans le tableau ? À quoi correspond le tout ? C’est quoi le 100 % ? Bref, selon ce qu’on choisit, les conclusions sont tout à fait différentes, voire opposées, comme dans ce cas concret.

On pourrait aussi discuter de la quantité de bulletins blancs, 7.8 % c’est énorme, mais je laisse cette tâche aux politiciens qui n’auront aucun problème pour attribuer ce fait étonnant à toute une panoplie de causes toutes plus objectives les unes que les autres…